Objectif
Rassembler tout un quartier autour d’un projet commun
Comment ouvrir le dialogue entre une centaine de créateurs montréalais de diverses origines et rassembler tout un quartier autour d’un objectif commun? Le projet de la Falla, coordonné par la Tohu, permet justement de réunir chaque été des centaines de résidents du quartier Saint-Michel autour de la création d’une gigantesque œuvre collective en bois et en papier…laquelle sera par la suite mise à feu lors des grandes festivités finales !
Ce projet puise ses origines dans les traditions carnavalesques de Valence en Espagne, et se veut une célébration de l’expression artistique et de la diversité. Depuis 2016, l’événement bénéficie du patronage de la Commission canadienne de l’UNESCO, qui y voit une « démarche citoyenne rassembleuse qui célèbre la diversité culturelle et l’engagement communautaire sous toutes ses formes »!
La démarche
Le temps d’un été, la TOHU accueille une équipe de Falleros, soit huit à douze jeunes montréalais d’origines diverses en démarche d’intégration socioprofessionnelle et appuyés par le Programme d’information sur le travail et la recherche d’emploi de Montréal. Âgés entre 17 et 27 ans, ils s’affairent durant 10 semaines à bâtir une structure monumentale s’érigeant sur 35 pieds de hauteur et 25 pieds de largeur, en s’inspirant d’une thématique précise aux couleurs du quartier Saint-Michel et/ou du Québec : histoire de la ville, patrimoine des communautés plurielles, etc.
Tout au long du processus, ils sont épaulés par des artistes professionnels leur permettant de s’initier à une variété de disciplines artistiques, en passant par la menuiserie, la sculpture, le modelage, la peinture et le dessin. Cette démarche offre aux jeunes Falleros une expérience de travail positive et motivante, leur donnant confiance en leurs capacités de travailler en équipe, de dépasser leurs limites et de contribuer à un projet constructif pour leur communauté.
«Je me rends compte que ce qui est le plus beau là dedans, c’est le développement des jeunes. Dans le sens que l’on prend le temps de leur expliquer, mais on prend aussi le temps de leur faire refaire ce qu’ils ont moins compris. Donc, c’est super pertinent pour leur apprentissage, puis c’est vraiment le fun de voir ces jeunes évolués. […] Je n’ai pas encore vu la structure brûlée, mais à date c’est ça qui me fait triper, c’est de voir les jeunes autant triper que moi dans ce que je fais. »
Alex, chef d’atelier
L’œuvre de tout un quartier
En plus d’être une expérience significative pour ces jeunes, la Falla rassemble au courant de l’été plus de 300 citoyens et organismes communautaires du quartier qui, eux aussi, mettent la main à la pâte dans la création de l’œuvre. L’ensemble du processus implique jusqu’à 10 000 personnes et plusieurs dizaines d’organismes culturels et d’insertion, combinant aînés, enfants, immigrés en francisation et autres types de clientèles. Ensemble, ils expriment à travers la construction de l’œuvre collective la pleine vitalité d’un projet concret de participation citoyenne et multiculturelle, tout en développant acquis et aptitudes de travail.
Personnes impliquées dans le projet
« Il y a de la place pour tout le monde dans ce projet-là, c’est une autre force du projet »
Alex, chef d’atelier
L’art de mettre le feu
Après beaucoup de travail, place aux célébrations! Une fois l’œuvre terminée, toute la métropole est conviée à trois jours de festivités et performances artistiques en tout genre, au son des musiques du monde, mettant de l’avant des artistes du quartier Saint-Michel et des groupes plus établis de la diversité montréalaise. On y retrouve également du cirque, des activités familiales ainsi que le point culminant, la mise à feu de l’œuvre collective géante. La construction sera brûlée lors d’un impressionnant concert d’effets pyrotechniques, un geste évoquant la renaissance et le renouveau, un symbole vivant du projet de partage culturel et d’expression artistique qu’est la FALLA.
« La Falla, c’est tout construire pour déconstruire, un peu à l’image d’un phénix qui renaît de ses cendres. Ça dit aux jeunes que tout est possible et qu’ils ont la vie devant eux»
Roxanne, chargée des communications à la Tohu
«Tous les falleros, on a vraiment créé un lien. Surtout, les visites que l’on a eues, les visites que l’on a fait, les entrevues et tout, ça nous a encore plus renforcés. On vit vraiment dans une harmonie. Moi-même, je suis surpris.»
Lazaro, 17 ans, Fallero 2017
« J’ai vu que ce n’est pas juste de mettre le feu, c’est de participer, on va dire de mettre son coeur, de mettre toute son âme aussi à faire ça. J’ai aimé ça. »
Wiss, 20 ans, Fallero 2017
En images
La Tohu
Située au cœur de la Cité des arts du cirque, la TOHU est un lieu de diffusion, de création, d’expérimentation et de convergence entre culture, environnement et engagement communautaire. Elle est devenue, depuis sa création, en 2004 une référence en matière de développement durable par la culture.